Journée mondiale de l’environnement – 5 juin 2021

Journée mondiale de l’environnement – 5 juin 2021

En cette journée mondiale de l’environnement initiée par l’Organisation des Nations Unies (ONU), les changements climatiques et la restauration des écosystèmes sont à l’honneur. Afin de limiter la dégradation des écosystèmes et poursuivre le travail de restauration, il faut dès maintenant contenir et réduire l’impact des secteurs les plus polluants.

Les plastiques

Des chercheurs de l’Université Cornell[1] ont identifié 400 espèces d’animaux qui ont soit ingéré des plastiques ou s’y sont empêtrés. Ils ont entre autres démontré que les polymères ingérés repoussent l’eau (c’est pourquoi des gouttelettes se forment à leur surface) et que les particules de plastique attirent également certains composés de leur environnement, dont certains très toxiques. L’abondance des plastiques augmente le transport des polluants organiques persistants. Il a été démontré depuis plusieurs années que ces polluants sont liés à une augmentation accrue d’algues associées aux marées rouges[2]. Chaque année, environ 8 millions de tonnes de déchets plastiques s’échappent dans les océans en provenance des pays côtiers[3].

De 1950 à 2018, plus de 6 milliards de tonnes de plastiques ont été produites dans le monde, dont seulement 9 % ont été recyclées et 12 % incinérées. Près de 80 % ont été jetées dans des sites d’enfouissement ou dans le milieu naturel. La production de plastique devrait doubler d’ici 20501.

Aujourd’hui, environ 4 à 8 % de la consommation mondiale annuelle de pétrole est associée aux plastiques[4]. Si cette dépendance aux plastiques persiste, les plastiques représenteront 20 % de la consommation de pétrole d’ici 2050. Au total, les émissions des plastiques en 2015 équivalaient à près de 1,8 milliard de tonnes de CO2[5].

Diminuer la consommation et augmenter le recyclage sont donc maintenant indispensables.

Les transports

L’écosystème terrestre est aussi fortement impacté par les gaz à effet de serre. Le secteur des transports génère la plus grande part des émissions de gaz à effet de serre, soit 20 % de toutes les émissions mondialement[6], 29 % pour les États-Unis, et proviennent principalement de la combustion de combustibles fossiles pour nos voitures, camions, bateaux, trains et avions.

Selon l’agence internationale de l’énergie, les effets des transports sur l’émission des gaz à effet de serre se feront sentir jusqu’en 2070, particulièrement en raison des voitures et des autobus. Les efforts pour réduire l’impact de ce secteur sont et doivent dès maintenant être mis en place pour rapidement en diminuer leurs impacts. En plus de l’électrification des transports, plusieurs technologies innovantes sont en développement et méritent une attention et un soutien particuliers pour l’impact qu’elles auront sur ce secteur.

Déchets électroniques

En 2018, environ 50 millions de tonnes de déchets électroniques ont été répertoriées, d’où l’image de « tsunami de déchets électroniques » déjà donnée par l’ONU[7]. Ces déchets représentaient une valeur de plus de 62 milliards de dollars annuellement[8].

L’agence de protection de l’environnement des États-Unis évaluait, il y a plusieurs années, qu’il n’y a seulement que 15 à 20 % de ces déchets qui sont recyclés, le reste étant enfoui ou incinéré[9]. Les composantes telles que les processeurs contiennent plusieurs contaminants, dont le plomb, le cadmium et des agents retardateurs de flammes très toxiques. Tous ces contaminants sont à risque pour la santé humaine et les écosystèmes.

Une meilleure gestion des déchets électroniques dont le recyclage, permettrait la récupération entre autres de matières premières, métaux précieux et terres rares difficiles et coûteuses à extraire. Pensons à des métaux comme le néodyme (essentiel pour les aimants des moteurs), l’indium (utilisé dans les téléviseurs à écran plat) et le cobalt (utilisé dans les batteries d’appareils électroniques et les voitures électroniques). Les métaux recyclés sont de 2 à 10 fois plus écoénergétiques que les métaux extraits à partir du minerai, produisant 80 % moins d’émissions de CO28 . L’impact environnemental est énorme : la région chinoise du Guiyu ne peut plus cultiver ou s’approvisionner en eau potable en raison de la présence de ces métaux lourds dans les sols et sédiments fluviaux[10].

Comme plusieurs autres secteurs, il est important de développer des solutions adéquates pour limiter l’impact sur les écosystèmes. Encore ici une meilleure gestion est primordiale, le recyclage est de mise, mais la recherche de solutions nouvelles et l’innovation technologique demeurent essentielles.

[1] The known unknowns of plastic pollution, The Economist (2018)

[2] Accumulation and fragmentation of plastic debris in global environments, Philos Trans R Soc Lond B Biol Sci. (2009)

[3] The world’s plastic pollution crisis explained, National Geographic (2019)

[4] Selon le Forum économique mondial.

[5] Plastic’s carbon footprint, Science Daily (2019)

[6] Cars, planes, trains: where do CO2 emissions from transport come from? (2020)

[7] UN environment chief warns of ‘tsunami’ of e-waste at conference on chemical treaties (2015)

[8] A New Circular Vision for Electronics, Time for a Global Reboot. » World Economic Forum (2019)

[9] Statistics on the Management of Used and End-of-Life Electronics. » US Environmental Protection Agency.

[10] Environmental and health impacts due to e-waste disposal in China – A review (2020)