Pénurie de main-d’œuvre dans
le secteur agricole, un frein à
notre autonomie alimentaire

Pénurie de main-d’œuvre dans
le secteur agricole, un frein à
notre autonomie alimentaire

Dans le milieu agricole, la pénurie de main-d’œuvre s’accroît d’année en année. Au Canada, plus de 60 000 travailleurs étrangers ont œuvré dans ce secteur en 2021 pour tenter de combler le besoin de main-d’œuvre, une augmentation de 12 % en comparaison avec l’année précédente, malgré les limites imposées par la pandémie[1]. Plus près de nous, au Québec, l’Union des producteurs agricoles de la Mauricie indiquait que depuis trois ans, le recours à la main-d’œuvre étrangère a augmenté de 40 % et estime que 20 000 travailleurs supplémentaires seront nécessaires d’ici les 10 prochaines années[2]. Cette situation est engendrée par de multiples facteurs, dont les plus importants sont le manque d’intérêt croissant de la population locale envers les travaux en champs et par une population d’agriculteurs vieillissante et en manque de relève. De plus, la transition d’une production traditionnelle vers une production biologique augmente d’au moins deux fois les besoins en main-d’œuvre selon les cultures. Ces facteurs menacent non seulement la profitabilité, mais aussi la survie de plusieurs opérations agricoles, surtout lorsqu’on considère l’augmentation des coûts de production résultant de l’inflation et des problèmes d’approvisionnement d’engrais[3].

L’automatisation peut s’avérer efficace pour soutenir les opérations agricoles et stimuler la productivité[4]. Les systèmes agricoles automatisés contribuent à atténuer la pression exercée par le manque de main-d’œuvre agricole en mécanisant les tâches banales et permettent aux travailleurs qualifiés de réaliser les activités plus importantes. Les tracteurs autonomes sont les premiers exemples du remplacement de plusieurs travailleurs pour le travail en champs[5].

Un rapport récent de la Western Growers Association a mis en évidence les effets combinés de la pénurie de main-d’œuvre, la hausse des coûts et les impacts néfastes des changements climatiques auxquels les agriculteurs sont confrontés dès maintenant afin de stimuler le besoin en innovation dans ce secteur. C’est pourquoi la demande mondiale pour les robots agricoles augmente annuellement de 19 % et passera de 6,3 milliards $ US à 18 milliards $ US d’ici 2027[6]. The Mixing Bowl et Better Food Ventures, avec l’appui de l’Université de la Californie, ont répertorié aux États-Unis près de 250 entreprises qui automatisent diverses tâches agricoles tant à l’extérieur pour les récoltes qu’à l’intérieur pour les opérations de production[7]. Le détail de la publication peut être consulté ici.

Parmi celles-ci, une seule entreprise québécoise, Nexus Robotics, développe une plateforme robotisée autonome qui permet l’élimination des mauvaises herbes et réduit ainsi l’utilisation d’herbicides. En mode de fonctionnement 24/7, le robot de Nexus Robotics diminue le besoin en main-d’œuvre et augmente ultimement la productivité des récoltes.

Le développement et la commercialisation de technologies innovantes pour l’automatisation des opérations agricoles sont au centre des efforts pour régler une partie des problèmes auxquels sont confrontés les producteurs agricoles. Appuyer les entreprises du secteur Agtech est une partie intégrante de la mission du Fonds Ecofuel.

[1] Agriculture and agri-food labour statistics, Statistics Canada (2022)

[2] Pénurie de main-d’œuvre: des besoins criants dans le milieu agricole, TVA Nouvelles (2022)

[3] Hausse du prix des engrais: les producteurs agricoles s’inquiètent, Le Progrès (2022)

[4] How Automation is Transforming the Farming Industry, Plug and Play Tech Center (2022)

[5] Autonomous Farm Tractors, BearFlagRobotics

[6] Agricultural Robots Market: Global Industry Trends, Research and Markets (2022-2027)

[7] Farm Robotics Market Map: 250 startups, AgFunderNews (2022)